Édition 2024

Du 15 au 24 mars 2024, Lorient a été le port d’attache de la 16e édition du festival Pêcheurs du Monde, qui a fait aussi escale dans quelques ports bretons.

Dix jours intenses autour du cinéma et de la mer, et riches en projections, rencontres avec les réalisateurs, échanges, animations, spectacle, expositions et rendez-vous culinaires dans toute la Bretagne Sud.

Cette année encore, l’équipe du Festival est allée à la rencontre du public avec de nombreuses escales. Un public qui a répondu présent, appréciant la qualité, la variété et la diversité des films projetés. Pêcheurs du monde n’est pas un festival de la désespérance mais bien au contraire le festival de l’espoir ! Au fil des projections et des rencontres, des pistes se dessinent pour envisager la pêche de manière durable, et cela ne pourra se faire qu’en concertation avec les pêcheurs, ces hommes et femmes de la mer, premiers concernés par les changements climatiques du monde, et garants de l’alimentation et d’une mer vivante.

Ce rendez-vous 2024 du cinéma et des gens de mer aura, au final, rassemblé plus de 3000 personnes ; un bilan très positif et prometteur pour l’avenir.

LA 16e ÉDITION DU FESTIVAL EN QUELQUES CHIFFRES
 – Une fréquentation en hausse avec plus de 3000 spectateurs !
– 7 prix et 4 mentions spéciales pour 2 jurys (un jury professionnel et un jury jeune)
– 45 films
– 1 ciné-concert avec un bagad en live
– 12 films en compétitions (6 longs métrages / 6 courts métrages)
– 5 premiers films, 20 films inédits en France ou dans les festivals, 6 films en avant-première
– 21 nationalités de films
– 1 port d’attache : Lorient
– 7 villes escales : Le Guilvinec/ Lanester/ Groix/ Quiberon/ Riantec/ Larmor-Plage/ Ploemeur
– de nombreuses actions avec les publics (expositions, ateliers, visites, séances scolaires…)

Pour prolonger aujourd’hui cette aventure, rendez-vous sur, du 2 avril au 2 mai, pour découvrir les Echos du Festival : 6 films issus de la sélection 2024 à voir ou revoir en ligne (accès libre et gratuit).

Programme

Challwan Kvzaw

École de cinéma et communication Mapuche - Chili
Samedi 23 mars
Séance 10h30
Salle Ricœur, Lorient
Un grand-père enseigne l'art de la pêche à ses petits-enfants...
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A Letter from Yene

Diawara Manthia
Samedi 23 mars
Séance 10h30
Salle Ricœur, Lorient
Yene, ville de pêcheurs et d’agriculteurs au Sénégal, est minée par l’érosion et l’urbanisation incontrôlée.
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Samedi 23 mars
Séance 10h30
Salle Ricoeur, Lorient
Joonas Plaan, anthropologue estonien, mène ses recherches sur les pêcheurs dans le village de Bay de Verde à Terre-Neuve au Canada.
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Puamun

Josée Benjamin
Samedi 23 mars
Séance 10h30
Salle Ricœur, Lorient
Une histoire intime de la vie marine.
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Squid Fleet

Will N. Miller et Ed Ou
Samedi 23 mars
Séance 16h
Salle Ricœur, Lorient
Chaque nuit, des dizaines de milliers de pêcheurs de la flotte chinoise pêchent le calmar.
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Against the Tide

Sarvnik Kaur
Jeudi 21 mars
Séance 20h30
Salle Ricœur, Lorient
Inde. Deux pêcheurs travaillant dans le port de Mumbai sont si proches qu'ils se considèrent comme des frères. Leur lien est pourtant menacé.
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Haulout

Evgenia Arbugaeva et Maxim Arbugaev
Vendredi 22 mars
Séance 13h30
Salle Ricœur, Lorient
Sur une côte isolée de l'Arctique sibérien, un homme solitaire observe la mer. Qui est-il ? Que fait-il là ?
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Inertie

Nicolas Gayraud
Vendredi 22 mars
Séance 10h
Salle Ricœur, Lorient
Regards croisés sur la pêche, le temps, la mer, le monde...
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Le silence des morues

Jean Guénette
Vendredi 22 mars
Séance 15h30
Salle Ricœur, Lorient
2022-2023 marque les 30 ans du moratoire sur la pêche à la morue au Canada atlantique.
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Trésor des Bayous

René Savoie et Louis-Philippe Chiasson
Dimanche 17 mars, 17h - Quiberon
Samedi 23 mars, Séance 16h - Lorient
Cinéma Le Paradis Quiberon / Salle Ricœur, Lorient
Rencontre thématique "Le pêcheur, la mer et l'assiette"
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La compétition

Les jurys

Olivier Broudeur, réalisateur

Président du jury professionnel

Issu du milieu agricole, mais nourri depuis sa plus tendre enfance par une fascination pour la mer qu’il concrétise par une pratique intensive de la natation en eau libre, Olivier Broudeur a fait des études de philosophie et d’ethnologie avant de devenir enseignant. En parallèle, il a réalisé plusieurs courts métrages dont deux, Mer et Erémia-Erèmia, primés dans de nombreux festivals à travers le monde et visibles sur la plateforme KuB, sont consacrés à la pratique de la natation en mer. Il vient de finir le tournage d’une série fictionnelle sur le monde agricole qui sera diffusée sur France 3, Tébéo, Tv Sud et TV Rennes.

Mot du président:
« Thalassa ! Thalassa ! », « Mer ! Mer ! », ce cri qui parcourt l’armée d’Alexandre le Grand lorsqu’elle aperçoit pour la première fois la mer après 10 ans de conquêtes et de pertes à travers le Moyen-Orient révèle deux choses : la mer est un rêve, un horizon de vie – ces soldats ont rêvé pendant des mois de la retrouver – et une route, une voie – elle est le moyen, pour eux, de rentrer à la maison, en Grèce.
Cette dualité, chose rêvée-chose concrète, apparaît encore chez chaque personne qui prend la mer aujourd’hui. Avant de s’y aventurer, elle en a rêvé ; la mer l’a effrayée, elle l’a fascinée, elle l’a ensorcelée. Son imaginaire a été nourri des récits d’exploits, de conquêtes et de naufrages, des histoires de disparitions et de découvertes sublimes. La mer, c’est à la fois l’enfer et le paradis, simultanément. Que l’on songe à la longue odyssée d’Ulysse en Méditerranée ou à l’errance bien réelle, cette fois, de l’expédition de Magellan ; que l’on songe à Moitessier dans les mers du Sud ou à Henri de Monfreid (qui navigua sur les traces de Rimbaud) autour de la Corne de l’Afrique…
La mer est sans cesse changeante, mouvante, modifiée, « toujours recommencée », disait Valéry. Elle n’autorise pas l’impréparation, l’à peu près. Elle est exigeante.
C’est cette exigence, cette intransigeance-même, qui réunit les « gens de mer » comme on appelle tous ceux qui pratiquent l’océan. Entre eux, quelle que soit leur activité, il y a une estime réciproque, une reconnaissance, comme entre montagnards. « Toi aussi, tu sais » peuvent-ils se dire dans une parole ou un regard. Il y a bien de l’estime entre un marin-pêcheur et un navigateur, entre un nageur et un rameur, entre un membre de la marine nationale et un marin de commerce. Tous savent dire la même chose ; les passages et les courants, les détroits et les caps, les tempêtes et les accalmies.
La mer est cette étendue complexe terminée par la terre, mais elle est aussi cette entité dont dépend notre avenir et qui regorge d’enjeux : les océans vont-ils monter ? Y aura-t-il toujours du poisson ? Le plastique étouffera-t-il la vie marine ? Allons-nous exploiter les terres rares sous-marines ? Le Gulf-Stream va-t-il s’altérer ? L’acidité va-t-elle être modifiée ?
La mer est omniprésente dans nos vies et dans nos arts, mais assez peu, finalement, dans notre cinéma. Il est donc heureux qu’un événement décide d’en faire son sujet exclusif. Le festival Pêcheurs du monde rétablit une forme d’injustice faite à l’océan ; il nous rappelle que ce dernier est au centre de nos vies et que s’il nourrit encore notre imaginaire, il détermine aussi notre avenir. Longue vie au festival Pêcheurs du monde !

Amélie-Anne Chapelain, productrice artistique

Dialoguer avec un artiste, porter sa vision, lui permettre de déterminer les conditions de visibilité de son travail, être sur le terrain… C’est en collaborant à la production avec plusieurs chorégraphes qu’Amélie-Anne développe sa vision artistique. Elle s’intéresse particulièrement aux conditions d’émergence des œuvres et aiguise son savoir-faire pendant 10 ans au Musée de la danse dirigé par Boris Charmatz. Elle amplifie son engagement pour un art du dehors en réalisant des évènements de grande ampleur, aux formats expérimentaux, un peu partout en Europe. En 2020, elle décide de s’installer à Lorient et fonde C.A.M.P – capsule artistique en mouvement permanent : une cellule de recherche à part entière, à la façon des capsules scientifiques, dans le milieu aérospatial ou sous-marin.
https://camp.bzh

Pierre Michelon, réalisateur

Natif de Nantes, Pierre Michelon est d’abord reporter-pigiste pour le magazine Surf Session. En 2007, lorsqu’il rejoint l’école d’art de Nantes, il entame une enquête poétique et historique au long-terme, sur les représentations et les récits non-officiels des « phénomènes » de décolonisation. Ses deux premiers films sont des adaptations littéraires d’André Malraux (Un petit morceau de bois, 2015) et Guy Hocquenghem (Tepantar, 2017). Depuis 2012, il réalise des portraits de condamné·e·s politiques déporté·e·s dans les bagnes coloniaux, sous forme de long-métrages (Amara, Cinéma du réel, 2019, Pax, en cours de finition), ou d’expositions : Regagner son pays (Camp de la transportation, Guyane, 2023), Histoire de la maladie (musée du Louvre, 2019). Ces recherches ont fait l’objet d’une thèse de création soutenue en 2019 (SACRe, Beaux-Arts de Paris, PSL).

Nathalie Beauvais, cheffe cuisinier

Après une formation au lycée hôtelier de Dinard et plus de trois ans d’escapade parisienne dans des restaurants étoilés, c’est dans sa Bretagne natale que Nathalie Beauvais a déposé ses valises. Aujourd’hui, cheffe du restaurant Le Jardin Gourmand à Lorient, elle a à cœur de partager sa passion pour la cuisine et sa région.
Depuis presque 20 ans, elle écrit des livres de recettes et avec son mari Arnaud et son frère Pierre, elle a créé sa propre maison d’édition Tro Mad.
Nathalie et Arnaud soutiennent de nombreuses actions défendant le bon Goût en Bretagne et s’interrogent de plus en plus sur l’évolution du métier face aux défis du changement climatique.

Alain Biseau, scientifique

Alain Biseau est biologiste des pêches. Il a fait toute sa carrière à l’Ifremer, à Saint Pierre et Miquelon puis à Lorient où il a étudié les pêcheries bretonnes. Il a participé de très nombreuses expertises internationales (diagnostics sur les ressources et recommandations pour la gestion), notamment au sein du comité d’avis du CIEM et a apporté un soutien scientifique à l’administration et aux pêcheurs lors des discussions autour des décisions relevant de la politique commune de la pêche. Il est membre de l’Académie de marine.

Loïc Orvoen, pêcheur à la retraite

Originaire de Quimperlé, Loïc Orvoen a grandi dans une famille de pêcheurs. Initié dès le plus jeune âge aux joies de la navigation, c’est à 12/13 ans qu’il embarque sur le bateau de son père pour pratiquer la pêche à la ligne et aux casiers. Après des études au lycée maritime de Concarneau, il débute sa carrière comme mousse sur un chalutier de 33 m. Il expérimentera tous les postes avant de devenir lui-même patron de pêche de chalutiers hauturiers. Parallèlement, Loïc Orvoen est élu Secrétaire du CHSCT de l’armement Scapêche à Lorient, nommé juge accesseur au TGI de Brest et s’engage aux côtés du Comité Départemental des Pêches Maritimes et des Élevages Marins du Morbihan et du Comité Régional de Bretagne et occupe des mandats en rapport avec la formation et la sécurité maritime à la pêche .

Marion Jhöaner, réalisatrice

Présidente du Jury jeune

Née en 1994, Marion Jhöaner vit et travaille à Paris. Après des études aux Beaux-Arts de Clermont-Ferrand et à l’Edinburgh College of Arts en Écosse dans le département cinéma, elle obtient un diplôme de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris en photographie/vidéo. Elle réalise des films de fiction dont les histoires tournent autour du thème du secret, avec un certain goût pour le mystère, comme Fruit défendu (sélectionné pour le Prix Unifrance 2017), Sur la Terre, des Orages (acheté par TV5 Monde et Ciné+) et récemment, Ce qui vient la nuit (primé au Festival du film de Villeurbanne). Profondément influencée par la nature sauvage de l’Europe du Nord, elle a réalisé ses films documentaires en Écosse pour Les vivants, les morts et les marins (Prix de la meilleure réalisation au Festival d’Auch) et en Islande pour Synti, synti – l’île écorchée (sélectionné pour Images en Bibliothèques 2020), dans lequel elle explore la vie difficile des pêcheurs. Aujourd’hui, elle travaille à l’écriture d’un long métrage de fiction, Sans Sommeil, ainsi que d’un documentaire, Nuna.

Des lycéens du lycée Dupuy de Lôme, du lycée Maritime d’Etel et des étudiants viendront compléter ce jury.

Les lauréats 2024

Prix du Jury professionnel- catégorie Long métrage

A Letter from Yene

Diawara Manthia
Yene, ville de pêcheurs et d’agriculteurs au Sénégal, est minée par l’érosion et l’urbanisation incontrôlée.
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Prix du Jury professionnel et Mention spéciale du Jury jeune- catégorie Court métrage

Squid Fleet

Will N. Miller et Ed Ou
Chaque nuit, des dizaines de milliers de pêcheurs de la flotte chinoise pêchent le calmar.
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Prix du Jury jeune - catégorie Long métrage

Against the Tide

Sarvnik Kaur
Inde. Deux pêcheurs travaillant dans le port de Mumbai sont si proches qu'ils se considèrent comme des frères. Leur lien est pourtant menacé.
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Ptix du Jury jeune- catégorie Court métrage et Mention spéciale du Jury professionnel

Haulout

Evgenia Arbugaeva et Maxim Arbugaev
Sur une côte isolée de l'Arctique sibérien, un homme solitaire observe la mer. Qui est-il ? Que fait-il là ?
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Mention spéciale du Jury jeune- catégorie Long métrage

Inertie

Nicolas Gayraud
Regards croisés sur la pêche, le temps, la mer, le monde...
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